Ministre de la culture s'attaque aux chansons vulgaires
Culture

Chansons vulgaires: L’interdiction du Ministère

Le Ministère de la Culture et des Arts vient de prendre une décision forte. Dorénavant, il est interdit de diffuser des chansons vulgaires ou incitant à des comportements dangereux. Cette mesure s’appliquera aux manifestations culturelles et aux festivals. Une initiative accueillie favorablement par les artistes et le public algérien, qui y voient une chance de redorer le blason de la chanson nationale.

Désormais, finies les paroles dégradantes pour les femmes, la promotion de la drogue, l’apologie de la violence ou de la harga (émigration clandestine). Ces textes ne résonneront plus dans les salles de concert et les festivals organisés par le ministère. Sans aucun doute, cette promesse devrait réconcilier les familles avec des lieux de spectacles souvent délaissés.


 

Artistes et experts saluent la décision

 

De nombreux artistes voient cette décision comme une opportunité de redonner ses lettres de noblesse à la chanson et à la profession. C’est notamment l’avis d’Abdelkader Chaou, maître de la chanson chaâbi. Pour lui, cette mesure arrive à point nommé. En effet, il affirme que la modernité ne rime pas avec la vulgarité, et que l’on peut chanter la femme avec élégance. Il rappelle d’ailleurs que la chanson éduque les générations. Il appelle ainsi à un retour aux louanges du Prophète, plutôt qu’à des paroles commerciales qui attentent au bon goût et à l’intérêt général.

Nadia Guerfi, jeune chanteuse de chants patriotiques, salue également cette décision. Elle a déclaré s’être battue, tout au long de sa carrière, pour promouvoir des chants « propres, patriotiques et beaux » plutôt que de choisir la facilité. Cependant, elle regrette que de nombreux chanteurs privilégient l’argent facile et la célébrité. Selon elle, le problème est plus profond, puisque les producteurs et les paroliers portent aussi une part de responsabilité.


 

Vers une sensibilisation généralisée

 

Le Professeur Rachid Hamadouche, sociologue, plaide pour l’extension de cette initiative. Il souhaite l’implication d’autres ministères. Selon lui, ces chansons incitent à la débauche, à la violence et à des comportements dangereux pour la jeunesse et la société. Il ne s’agit pas de censure, mais bien de mesures préventives. Elles devront être suivies par le secteur de la communication et les médias afin de sensibiliser la population aux dangers de ce phénomène.

Khadidja Dahmani, directrice communication et marketing de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI), précise que l’Office sélectionne déjà rigoureusement les artistes et les chansons. Cependant, cette décision ne signifie pas l’exclusion des artistes de la scène. L’ONCI travaille avec les artistes pour choisir les morceaux à interpréter en public, afin de ne pas les pénaliser. Pour la représentante de l’ONCI, cette décision « sensibilisera et incitera les artistes à cesser de produire de telles chansons ».

Cette initiative du Ministère de la Culture marquera-t-elle un tournant pour la production musicale algérienne ? Seul l’avenir nous le dira.

 

 

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