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Salvador : Tolérance Zéro contre la Violence

Salvador. Vous pensez tout savoir sur la guerre aux gangs au Salvador ? Détrompez‑vous ! Sous l’impulsion de Nayib Bukele, élu en février 2019, le pays a mis en place des mesures ultra‑radicales qui ont fait drastiquement chuter le taux d’homicide, mais au prix d’un État de droit suspendu et de droits fondamentaux rognés. Entre tatouages codifiés, méga‑prison de 40 000 détenus et état d’exception, on vous explique, point par point, pourquoi cette stratégie fait débat – et pourquoi elle pourrait bien inspirer d’autres chefs d’État…

1. Quand les tatouages racontent la vie et la mort

Un code secret au cœur des rues

  • Larme tatouée = assassinats : la goutte noire près de l’œil, c’est le trophée d’un meurtre réussi.

  • Tombe gravée = frère tombé : hommage et avertissement à la fois.

  • Les tatouages servent à la fois de signe d’appartenance et de médailles de bravoure… un véritable alphabet de la violence.

2. Des gangs… trop sûrs d’eux !

 

Conférences de presse et ambition politique

  • Avant Bukele, les maras (MS‑13, Barrio 18) organisaient des briefings officiels et envisageaient de lancer un parti politique.

  • La démonstration de force était telle que la population vivait presque dans la crainte respectueuse de ces groupes armés.

3. 2019 : l’élection‑choc de Nayib Bukele

Quitter la table des négociations

  • Bukele promet la « tolérance zéro » et rompt les accords :

    • Fin de la séparation des gangs en prison : désormais, vieux rivaux cohabitent dans les mêmes cellules.

    • **Destruction des tombes » : plus aucun symbole de gang toléré.

  • Une politique de rupture totale qui marque le début d’une escalade…

4. Mars 2022 : le week‑end noir

83 morts en 36 heures

  • Les gangs répliquent violemment à la politique carcérale :

    • Meurtres ciblés et exécutions collectives.

    • Bilan tragique, qui pousse Bukele à choisir l’arme de l’exception.

5. L’état d’exception : suspension des droits

64 000 arrestations en 10 mois

  • Droits constitutionnels suspendus : liberté de presse, droit de manifester, contraintes judiciaires…

  • Interpellations sans mandat, recours limités et menaces : « Si les gangs frappent encore, plus personne ne mangera. »

  • Contrôle total par l’armée et la police, au mépris des principes démocratiques classiques.

6. La méga‑prison : un goulag moderne ?

40 000 prisonniers, 800 surveillants armés

  • Structures fortifiées : murailles, douves, accès ultra‑sécurisé.

  • Conditions inhumaines :

    • 100 détenus par cellule, sans matelas, sans fenêtres.

    • Repas identiques (omelette + haricots) pour… 20 ans !

  • Travail forcé dans des usines internes et isolement total : pas de visites, pas de contacts extérieurs.

7. Justice accélérée et peines maximales

30 à 50 ans pour meurtre

  • Procédures simplifiées pour traiter des milliers d’affaires à la chaîne.

  • Aucune remise de peine, recours constitutionnels bloqués : la machine judiciaire tourne à plein régime.

8. ONG et défense des droits humains

Une opposition farouche

  • Organisations internationales dénoncent une spirale de violence et la fin de l’État de droit.

  • Le gouvernement rétorque : « La vie et la tranquillité du peuple passent avant les privilèges des criminels. »

9. Des résultats spectaculaires… et controversés

Baisse vertigineuse du taux d’homicide

  • 2015 : 103 homicides pour 100 000 habitants

  • 2023 : 2,5 homicides pour 100 000 habitants

  • Réélection de Bukele en 2024 avec 84 % des voix, preuve d’un soutien populaire massif malgré les critiques.

10. Et vous, quel bilan tirez‑vous de l’expérience du Salvador ?

  • Faut‑il accepter la suspension des libertés pour garantir la sécurité ?

  • Jusqu’où un État peut‑il aller contre ses propres institutions pour juguler la violence ?

  • À l’ère des défis sécuritaires mondiaux, l’exemple salvadorien peut‑il être transposé ailleurs ?

Partagez vos avis et débattez : le Salvador a-t-il trouvé la formule miracle ou a-t-il franchi une ligne rouge ?

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